DeepSeek a frappé fort avec sa version R1-Zero, une avancée technologique qui optimise les capacités de raisonnement tout en réduisant drastiquement les coûts. Son secret ? Un reinforcement learning innovant, sans évaluateur LLM ou humain. Ce modèle, bien que plus petit que GPT-4 (671 milliards de paramètres contre 1 700 milliards), mise sur l'efficacité avec des techniques comme le Chain-of-Thought (CoT) et la distillation de modèle. Thomas Wentz nous a détaillé ces innovations et perspectives.
Deep Seek c’est des performances impressionnantes en maths et en programmation, avec des scores comparables aux modèles d’Open AI et un coût d’inférence très faible. Mais aussi des limites avec un mélange de langues dans les réponses et des problèmes de lisibilité dans certaines tâches.
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Crédit : French Tech Brest Bretagne Ouest |
John Queffélec a replacé ces avancées dans un contexte plus large. L'IA est au cœur des enjeux de puissance mondiale, comme en témoigne la présence des figures emblématiques des GAFAM lors de l'investiture de Donald Trump, alors que toutes votaient démocrate aux dernières nouvelles. Un parallèle intéressant avec la Chine, où l'écosystème IA se structure différemment, avec une volonté d’indépendance et une approche centralisée. La Chine se positionne-t-elle sur les modèles Open Source pour déstabiliser son voisin Américain ? Stratégie qui jusqu’à présente semble payante puisque la valorisation boursière de NVIDIA a chuté de 590 milliards de dollars suite à la sortie de Deep Seek.
« Sur les marchés, on a parlé du moment « Spoutnik » de l’intelligence artificielle : la publication des résultats de l’application chinoise DeepSeek, moins chère et tout aussi efficace que ses rivales américaines, a fait éclater la bulle de l’intelligence artificielle qui portait le Nasdaq depuis deux ans. Et semé le doute sur la suprématie américaine, comme les Soviétiques avaient jadis humilié l’Amérique en lançant le premier satellite dans l’espace. » Source : Le Monde
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Crédit : French Tech Brest Bretagne Ouest |
L’open source IA peine à s’imposer, au profit d’un modèle « open weight », où les paramètres des modèles sont accessibles sans la totale transparence du code. Faut-il alors miser sur une approche souveraine ?
Pour redéfinir la différence entre Open Source et Open Weight, LUCIE, l’IA open source souveraine française, l’illustre par les propos suivants (source : Good Tech) :
Les contraintes financières, institutionnelles et réglementaires peuvent devenir un levier d’innovation. La France et plus largement l’Europe disposent d’un réel savoir-faire, d’une capacité d’adaptation et d’une intelligence collective qu’il faut mettre en avant. Brest et la Bretagne ont les talents, les compétences et l’envie !
Cyril de Sousa Cardoso nous rappelle que selon le Global AI Index 2024, la France se classe à la 5ᵉ place mondiale, derrière les États‑Unis, la Chine, le Royaume‑Uni et Singapour, mais devant la Corée du Sud, l’Allemagne et Israël. Ce positionnement est naturel pour un pays ayant développé un écosystème solide autour de l’IA notamment grâce à :
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Crédit : French Tech Brest Bretagne Ouest |
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Crédit : French Tech Brest Bretagne Ouest |
Nous entrons dans une période de bouleversements technologiques majeurs. IA, blockchain, agents autonomes, régulation européenne (IA Act)... Autant de défis mais aussi d'opportunités pour ceux qui sauront être agiles et innovants. L’objectif, comme l’a fait Deep Seek est d’être plus malin que les autres.
La loi d'échelle en IA est remise en question : plus gros ne signifie plus forcément meilleur. L'efficacité et l'optimisation des modèles deviennent les nouveaux critères de performance.
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Crédit : French Tech Brest Bretagne Ouest |
Alors, prêts à prendre part à cette révolution ? La Bretagne, et plus largement la France, ont les cartes en main pour jouer un rôle majeur dans l’IA de demain.
On continue les débats lors des prochains meetups du Finist’AI Club et les AI DAYS & Robotics les 2 et 3 juillet !